Se rassembler et ne faire qu’un

On est lundi 16 juillet 2018, j’ai 27 ans et ce week-end restera gravé à jamais. Toute ma vie je me souviendrai précisément ce que je faisais le week-end du 14-15 juillet 2018, comme inscrit pour l’éternité.
Mes potes Lauranne et Baptiste ont choisi de gagner la F***** Coupe du Monde le week-end de leur mariage et accessoirement de la Fête Nationale. Quoi comme meilleur symbole siouplait ?
Il y a 20 ans, en 1998, j’allais avoir 8 ans. Je ne comprenais pas tout ce qui se passait.
Pascal mon coiffeur rabâchait à qui voulait bien l’entendre que ça serait duuuuuur les phases de poule ! Mon père hurlait en suant devant France – Paraguay : but en Or de Laurent Blanc dans les prolongations, la délivrance en huitième de finale. Je jouais au tennis sous un soleil tapant contre le mur de la terrasse et il me déconcentrait un peu.
En quarts, black out, aucun souvenir puis en demi, je crois que j’étais devant la télé, même pas sûr, trop ptit j’vous dis !
Il rentrait à la maison en chantant « On est en finale, on est en finale, on est, on est, ON EST EN FINALE !!! » et m’offrait un maillot tricolore taille 8-10 ans qui a une grande place dans mon coeur.

Jour de Finale !

Un 12 juillet 1998, pour l’Eternité comme le titrera l’Equipe.
On est à la campagne et on a des amis à la maison, les Payet. Rien à voir avec Dimitri.
Ma mère a préparé des trucs trop bons à manger devant la télé, mon père sert du champagne, on a du maquillage sur la tronche, même à 30km de la première ville et du haut de mes 7 ans 3/4, on me la fait pas, il se passe quelque chose ici !
Avant même d’écrire les prochaines lignes mon corps frissonne en pensant à Zizou.
Le délivreur, le libérateur, la canaliseur d’amour de tout un peuple en 90 minutes. Un timing parfait pour surgir et planter ces 2 têtes magistrales, des ralentis à n’en plus finir, des cris, des vas-y-qu’on-s’prend-dans-les-bras et qu’on-s’ressert-une-coupe ! Cette Equipe de France est lancée, elle est guidée, comme bénie des Dieux et protégée de toute menace. Dernière action, nul besoin d’être spécialiste, ça sent très bon, Boghossian pour Emmanuel Petit qui croise sa frappe, et 1 et 2 et 3 – ZERO !!!
Explosion de joie dans la maison. Ma mère me dit de lever les bras à côté de la télé pour immortaliser sur un jetable. Mon père me sert fort dans ses bras me répétant qu’on est Champions du Monde ! L’ambiance est belle, je vois tout le monde heureux mais intérieurement je ne comprends pas… C’est eux les champions ! Ces gars dont je collectionne les vignettes Panini avec ma soeur depuis des mois. Ces gars qui se sont arrachés, qui ont transpiré tout ce qu’ils avaient. Alors pourquoi, nous aussi, qui n’avons pas touché une seule fois le ballon !?

T’inquiète petit, un jour tu comprendras !

Et bien ce jour c’était hier et surement aujourd’hui aussi, en fin d’après midi, sur les Champs Elysées. Et dorénavant, pour le reste de ma vie !
Car entre temps, en 2006 j’ai eu 16 ans. Nous avons perdu en finale suite au coup de boule le plus populaire du monde de notre ami Zizou, merci pour lui! Et, hormis ce fait de jeu d’un génie passé de sauveur à terreur, je ne me souviens que de Papy Jacques qui voulait zigouiller Cécel, notre chien de l’époque ! Autant te dire, pas grand chose.
Quand tu perds, tu retournes dans ta vie comme tu en étais sorti le temps d’une compétition, d’un match, d’une action.
Et un jour, tu gagnes. Tu cries, tu pleures, tu te jettes dans les bras de ton voisin, t’a envie d’enlacer des inconnus, on est tous frères, on est tous Français, on est tous champions! Et là, le temps s’arrête, le cerveau reçoit des injections de bonheur et enregistre les images, les sensations, les émotions.
Des années après, on se remémore avec qui on était, le temps qu’il faisait, l’ambiance qu’il y avait, la coupe de ch’veux et les fringues qu’on portait !
Ce qui est sûr de chez sûr c’est qu’en 2048, si j’ai encore la chance d’être là, je me souviendrai avec précision de cette journée unique.
Au réveil, même si j’ai les yeux qui collent comme un lendemain de fête de mariage, j’arrive à distinguer la présence d’une gonzesse dans le lit superposé de mon pote d’à côté ! Mon autre acolyte Max nous racontera ne pas se souvenir du visage de la nana qu’il a soulevé dans les fourrés juste avant d’aller se coucher !
On aura chillé au soleil en se régalant d’un brunch dans les jardins du Manoir de Corny.
On aura refait le match à notre manière, enfin surtout la soirée, hésité à rentrer sur Paris voyant les invités déserter les uns après les autres, puis fini par aller siester par solidarité pour la préparation des joueur de l’Équipe de France.

15h50, coup de sifflet, dans une heure on chante les hymnes !

L’excitation monte, on fait semblant de ranger puis on prend vite la tangente direction Les Andelys, ville la plus proche qui diffuse la finale sur grand écran dans le stade local!
Juliette, ma copine à l’époque (je rappelle qu’on est en 2048) a fait la route de Paris pour me retrouver et vivre cette finale ensemble, ici, en Normandie! Cette nana est incroyable! Elle est même venue avec nos toutous mais tout ça fera l’objet d’un autre article 😉
Le match n’a pas commencé qu’on se sert dans les bras, prêts à vivre quelque chose de grand ! La buvette débite bières sur bières, les chipolatas n’ont pas le temps de griller qu’elles sont déjà avalées. On se prend par les épaules, on se serre et c’est parti : « Allons Enfants de la Patriiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiii Euuuuuuuuuuh, le jourrrrrrrrr de Gloire Esssssssssst Arrrrivééééééééé !
Quatrième match que l’on regarde tous ensemble avec cette belle bande et on aura jamais chanté la Marseillaise aussi fort, avec autant d’envie, de conviction, d’amour! On est bien en avance sur le tempo, qu’importe, pourvu que ça commence et qu’on accroche cette deuxième étoile !
15 premières minutes à subir, le roseau tricolor plie mais ne rompt pas. Coup franc en notre faveur. Je lance la vidéo, on est bien placés. Grizou enroule sa frappe qui est légèrement détournée et finit au fond des filets !!! Explosionnnnnnnnnn dans le stade !!!!!!! C’est l‘euphorie totale, la bière vole, les gens décollent, il reste 75 minutes mais on est devant!! On reprend nos esprits, tout le monde ou presque est assis puis soudainement l’ambiance devient lourde après cette frappe limpide envoyée par un joueur à damier dans le petit filer opposé. Je me fais engueuler par Juliette car je lui rappelais une minute avant que les Croates étaient tout le temps revenus au score pour finalement s’imposer jusqu’en finale de ce Mondial.
Le match reprend son rythme de croisière jusqu’à cette action litigieuse qui voit l’arbitre demander l’intervention vidéo. On l’avait point s’toption là en 2006, alors imagine en 98, fin d’lépoque du Minitel… Pénalty pour la France, euphorie contagieuse mais contenue tant que c’est pas transformé. Grisou encore et buuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuut. Sobre et efficace à contre pied : 2-1, on lâche rien !
Puis 3-1, le break ! On s’enlace, on y croit de plus en plus. Je me dis que je suis vraiment nul aux pronostics pour cette éditions ou jamais je n’aurai vu l’équipe de France aller si loin et marquer autant ! Ces jeunes portés par le talent mêlé au travail acharné d’un M’Bappé de 19 ans. Sa maturité, sa lucidité et son envie de dévorer m’impressionne. Didier Deschamps a su mener ce (très) jeune groupe vers le succès.
4-1, Kylian justement succède à Paul Pogba dont je me suis bien foutu jusqu’aux huitièmes de finale, tout comme Giroud. On est peut être 50 millions de Français qui ont découvert ces mecs. On a appris à un peu plus les connaître pendant ce mondial. En les voyant se battre, ne rien lâcher, en chopant quelques phrases dans la presse, on s’est rendu compte à quel point ils en voulaient, tout en sobriété. Exit les coupes de cheveux bariolés, ce groupe est porté par un gardien du temple exceptionnel en la personne d’Hugo Lloris. Capitaine et meneur des bleus, il est un exemple formidable d’humilité, de résilience et d’envie du travail bien fait.
Même sa « bourde » qui verra les Croates revenir à 4-2 n’enlèvera en rien la qualité chirurgicale avec laquelle il aura protégé le but Français.
3 minutes de temps additionnel. 180 secondes nous séparent de la victoire, de la gloire, de l’histoire. Et c’est fait !!! Ca y est, c’est fini !!! On l’a, elle est pour nous et elle restera gravée (et cousue :)) à jamais !!!!
Les drapeaux flottent, les klaxonnent retentissent, il drache sévère à Moscou, la Fifa n’a qu’un parapluie mais ici c’est canicule d’amour ! Pas un nuage entre citoyen Français. Bon peut être quelques bagarres, mais surtout du bonheur et je la joie intensément partagés. Les joueurs embrassent la coupe, Didier est projeté dans les airs, Manu Macron peut nous faire son sourire de beau gosse, c’est que du love, de l’amour et du bonheur autour d’une bonne bière entre amis. Le temps s’arrête, le temps s’étire, les cris et les sirènes se calment mais les souvenirs sont là, à l’intérieur, au chaud, à jamais.
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Un Bonheur éternel comme le resterons mes souvenirs brumeux de 98. Alors maintenant que l’on a l’expérience de l’euphorie de la victoire, de la douche froide liée à la défaite, je souhaite à tous les jeunes et moins jeunes de profiter et d’ancrer à jamais ces émotions  uniques. A chacun sa manière, il y 20 ans, j’avais presque 8 ans et j’ai accroché un poster immense de nos héros qui tous les matins me montrait une France qui gagne. Mon père m’a emmené rencontrer Aimé Jacquet, le désormais premier sélectionneur Champion du Monde qui paradait à Nevers, chez nous, pour présenter une des six copies du trophée aux habitants Français. J’ai dû regarder 320 fois la cassette du Mondial jusqu’à la connaître par coeur puis acheté une Nintendo 64 en fracassant ma tirelire de l’époque et en empruntant sur 10 ans pour jouer à Fifa World Cup 98. On aura passé des soirées entières, toujours avec mon père (ça doit être un truc de gars), à se faire des coupes du monde, à chanter sur le générique et à attendre que Footix court dans le vide pour que le jeu charge après avoir planté !
 
Tout ça reste gravé, comme le sera 2018 à jamais.
Alors respirez, souriez et embrassez votre voisin car on ne sait pas de quoi demain sera fait et que ces moments rares, sont Uniques.
Allez les Bleus
Allez la France
Merci la Vie & Vive le Sport !
Special Thanks @gt_photographies de m’avoir partagé ses photos pour habiller l’article ?

Vidéo montée par Robin Lecaudey pour Max&Mia :

 

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