Piste de ski à Notre Dame de Paris.

Le vendredi, c’est récit :

“D’une piste de ski à Notre Dame de Paris.”

Je lui demande si elle peut nous prendre, mon père et moi en photo.
Alors, elle me répond par un sourire.

On est le 30 décembre 2014, veille de nouvel an à Méribel.
Les lumières de fin de journée sont somptueuses.
Le panorama est dégagé, on prend la pause en sortant du télésiège.

De retour au Club Med, c’est grand luxe et tout confort !
Chocolat chaud, café et aussi crêpes au Nutella à volonté.
Je me dirige vers le bar, soulagé d’avoir retiré mes sabots de ski.

Qui je vois ?
Cette même nana.
Et qui est à côté d’elle ?
Mon papa !

Il la fait rire alors je me rapproche.
Je comprends qu’elle n’est pas française.
Il lui raconte une histoire lunaire dont je n’avais jamais entendu parlé !

Celle de Captain Swing !
Un héros de bande dessiné qui le fascinait étant jeune.
Il est même en train de mimer ses fidèles compagnons : son chien Pwick et également un dénommé Hibou lugubre.

J’ai honte, mais ça a le mérite de la faire marrer !
Il lui raconte ça car elle vient du Canada et plus précisément de l’Ontario.

C’est quand même improbable,
Mon père qui imite un hibou à une nana qu’on a croisé 20 minutes plus tôt en haut des pistes.

Cette nana est blonde.
Les traits fins, souriante, mignonne.
Un poil timide. Elle est venue en famille et ils sont plutôt du genre opaque.

Si quelque chose peut jouer en ma faveur, ça sera le temps !
Y aller doucement, la jouer cool, par petites touches.
Un sourire, une remarque, une discussion provoquée…
Faire naître l’envie, le désir, se révéler au fur et à mesure.

J’imaginais la soirée du réveillon plus propice au rapprochement.
Que nenni !

Sa famille fait bande à part. Son frère est là, son père ressemble à un ruskov pas commode
On va éviter de les brusquer.

Le séjour touche à sa fin.
Il m’a permis de savoir qu’elle était sur Paris encore 2 semaines.
Je prends son numéro et Inch’allah on se reverra !

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A cette époque là, je travaille le midi dans un resto de burgers.
Grand prince, je lui propose de venir déjeuner un de ces 4.
Je la mets bien : Chicky farm, roquette/tomates séchées et frites maison…
C’est pas la totale mais presque.

Je la sens plus détendue. Surement moins la pression de sa family.
En la raccompagnant au métro j’ai envie de l’embrasser.
Il est 15h, ça peut paraître prématuré mais c’est le cas.

Comme très souvent à cette époque de ma vie, je ne le fais pas.
Aujourd’hui je regrette parfois de ne pas avoir été plus entreprenant.

Elle rentre ranger son appart, l’état des lieux est fin d’aprem.
Elle part le lendemain. S’il y a quelque chose à tenter, c’est maintenant bonhomme.

Il est 20h20, je décroche un vélib pour aller à mon entrainement de tennis.
Après quelques kilomètres, je m’arrête et tape un texto à la va vite.

Je ne me souviens plus des mots précisément mais il devait tenir en une ligne :
« Un verre avant de partir te dirait il ? »

J’arrive au club et commence à jouer.
Pas de réponse.
L’activité physique m’occupe l’esprit, me vide la tête, je suis à autre chose.
Je lâche prise, ça fait du bien.

C’est précisément au moment où je n’attends plus rien qu’elle me répond :
« Mon appart est vide, il me reste un paquet de chips et une bouteille de vin »

Je lui donne rendez vous sur le pont de Notre Dame à 23h.
L’entrainement à peine terminé, je pédale comme jamais,
Saute dans la douche, attrape une boite de chocolat et file la retrouver.

On est mi janvier, dehors, sur un banc au pied de notre dame.
On parle, on trinque, on met de la musique.
J’ai la sensation que l’on est seuls au monde.

Le temps file, on ne ressent même pas le froid.

J’ai eu la chance de voir Elton John en concert la semaine précédente.
Je prends son téléphone et mets la chanson “Your Song.”

On se rapproche.
On s’embrasse.

Plus qu’un 1% de batterie sur son téléphone.
Il est presque 2h du matin.
L’écran s’éteint et laisse place à un silence de quelques secondes.

Un type sort littéralement de nulle part.
Il a une guitare et prend le fil de la chanson d’Elton.
Il nous offre un concert d’une heure environ.

On danse, on rit, on s’embrasse, on vit !

Il est 3h du matin.
Nous ne sommes plus mardi mais mercredi.
Elle vient chez moi prolonger la soirée.

Elle quittera les lieux à 6h, d’un pas léger, pour récupérer ses valises et prendre son avion 3 heures plus tard.
Avant d’embraquer, elle m’envoie ce texto qui restera gravé :

Merci pour ces moments magiques. J’hésite encore entre rêve et réalité. Je m’empresse de fermer les yeux pour y retourner…

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J’ai dormi 4h mais ce jour là j’avais des ailes et un sourire immense. Alors, Je me suis senti profondément vivant.

Nous ne nous sommes quasiment jamais reparlés.

Je ne l’ai pas sur les réseaux sociaux. Aussi, je ne sais pas ce qu’elle devient mais ce que je sais, c’est que la passion de mon père pour le Captain Swing et son chien Pwick m’auront offert une magnifique rencontre !

Ouvre toi, les surprises peuvent être incroyables…
Bon weekend,
Max

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