Hier j’ai couru les 20km de Paris et ce matin j’ai les jambes en carton
J’ai obtenu un dossard il y a 4 jours en répondant à un post Instagram.
Je savais que je n’étais pas préparé, que j’allais en baver.
De multiples études démontrent que la course à pied intensive chez les non entraînés n’est pas bonne pour le corps. Elle écrase les articulations.
Qu’importe, j’ai déjà couru un 20kil, un semi et même un marathon !
Mon égo me dit que j’y arriverai ! Au mental, mais j’y arriverai.
25 000 personnes se retrouvent ce dimanche matin pour un départ à 10h sous la Tour Eiffel !
Il y a de l’agitation dans l’air. Où est mon dossard, à quelle couleur correspond mon SAS d’entrée ?
“Je suis dos à la Tour Eiffel, quand t’as la Seine sur ta gauche, tu me vois ?!”.
La tension du départ est dans l’air et sur les visages se mêlent l’excitation du chrono, l’enjeu de sa propre performance ou le simple désir d’aller au bout de son engagement.
Le dossard coûte 35 euros à l’ouverture des inscriptions et monte progressivement jusqu’à 50, une semaine avant le début de l’évènement.
L’entrainement doit être de 2 sorties minimum par semaine : une de 10, une de 15km. Les puristes en ajouteront une 3ème plus courte dite de récup, plus 2 séances de renfo : gainage, abdos, lombaires, sans compter les 15 minutes d’étirements quotidiens.
Les vrais de vrais considéreront la course comme une sortie longue en préparation à leur marathon un mois plus tard.
Il fait grand beau en ce dimanche du mois d’octobre.
Je ne suis pas en avance et récupère mon dossard 50 secondes avant le départ de la 1ère vague. Il y en aura 23, toutes les 3 minutes, en fonction du temps que tu estimes réaliser.
Au départ, ce que j’aime dans la course à pied c’est qu’il n’y a pas d’enjeux.
Tu cours, tu transpires, tu peux emmener ton chien, tu rentres et t’es content.
Je fais du tennis en compétition depuis 20 ans et pour une fois, pas de victoire ou de défaite, tu gagnes tes endorphines à tous les coups.
Mais la nature humaine est plus complexe. Dès qu’il y a progrès, il y a l’envie de faire mieux, plus fort, plus vite et plus loin. Améliorer son chrono, développer sa cage thoracique, mieux s’alimenter, être plus gaîné pour grappiller de précieuses minutes et finir devant les copains.
Elle est assez folle cette envie de toujours aller plus fort, plus vite, plus loin.
Eh bien hier, j’ai participé en sachant que je ferai moins bien, mon vite et moins fort. Qu’à partir d’un moment je subirai et lutterai pour terminer.
J’ai couru les 10 premiers kil avec un ami qui a des jambes de feu. La première douleur est apparue dès le 2ème, au genou. Au 7ème, mon souffle et mon allure se sont stabilisés mais la plante de mes pieds a commencée à me brûler.
Damien est parti devant. J’ai rangé les écouteurs, arrêté d’écouter ce podcast et suis entré dans ma bulle, en mode gestion de l’effort.
Je savais que Juliette serait dans les parages, aux alentours du 10è kilomètre. Le tracé nous fait sortir du bois de Boulogne, prendre un rond point pour traverser Saint Cloud. Il y a des dizaines de personnes qui encouragent.
Mon regard se pose sur sa robe rouge, tel un laser, elle n’y a qu’elle dans mon champ de vision. Son contact me procure une telle impulsion que je ferai les 3 meilleurs temps à chaque 1000 mètres qui suivront.
Mes pieds décollent, mes genoux sont souples, mon rythme cardiaque est stable. En accédant à la voie Georges Pompidou, j’ai la Tour Eiffel en face, le soleil au dessus et la Seine qui brille à ma droite. Je suis heureux, je me sens vivant et en communion avec les participants.
Ma supportrice me retrouve 10 minutes plus tard pour m’accompagner sur quelques kilomètres en vélo électrique avec nos 2 chiens dans le panier. Montées, descentes, faux plat, c’est la plus grosse difficulté du tracé mais je tiens bon.
En se quittant, au kilomètre 14, je passe de 5 à 6, puis 7 minutes aux milles mètres.
Je commence à sombrer.
Je sens mes cuisses se raidir, les ampoules gonfler sous mes pieds, ma gorge s’assécher. Je suis en lutte. J’hésite longuement à couper par un pont sur la droite et sauter un bon kilomètre. Gagner 6 minutes, 360 secondes.
J’ai une pensée pour mes potes qui sont passés, le chrono et mon intégrité, tout simplement. Je fais un écart sur le trottoir pour avoir la vue dégagé des milliers de coureurs devant moi et continu tout droit, j’irai au bout coûte que coûte.
La fin est interminable, je suis en souffrance. Je fais les 2 000 derniers mètres au ralenti. Deux ans plus tôt je les finissais en quasi sprint, à 17 km/h, 15 minutes plus tôt.
Peu importe, c’est fini, je l’ai fait.
Au mental, mais je l’ai fait.
À la dure, mais je l’ai fait.
Moins bien qu’à une période de ma vie, mais je l’ai fait.
J’suis crâmé, mais c’est fait.
Mais pourquoi l’avoir fait ? Pourquoi se faire mal et aller au bout de soi-même ? J’ai croisé 3 coureurs en position latéral de sécurité sur le bas côté et un 4ème dans le coma sur une civière. Pourquoi s’infliger cela !?
Pour me retrouver. Me reconnecter à moi-même, mon mental, mes capacités. Me tester, me jauger. Sentir mon corps vivre, mon cœur palpiter. Prendre conscience de mes capacités et mettre en lumière mes lacunes.
Cette course, cet effort était une rencontre avec moi-même. Une case poussiéreuse que j’avais besoin de réanimer. Un bouton de mon mental à rallumer.
Alors ce matin, j’ai beau avoir les jambes en carton, je me suis levé plus tôt. Je n’arrive pas à descendre les escaliers mais j’étais le premier au bureau, pour écrire ces lignes et lancer la semaine plus forte, plus vite, plus loin.
Je veux ancrer ces sensations et garder le bouton allumé.
Si toi aussi tu te sentais un peu éteint et que tu veux raviver ta flamme.
Te reconnecter à toi-même en allant plus fort, plus vite et plus loin grâce à ton mental, à la confiance que tu as en toi et la relation que tu peux avoir avec les autres je t’invite à télécharger OU transférer mon BONUS GRATUIT qui t’apportera ces précieuses clés.
J’ai également posté hier le récit de cet homme : Guillaume Antoine acteur principal de la pièce “Vous avez dit Broadway” qui organise sa vie autour des valeurs cités précédemment.
Have a great week !
PS : Work hard, Play hard
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